dimanche 26 janvier 2014

Attaque d'un commando fasciste à Keratsini

Samedi 25 janvier au matin, une centaine de fascistes ont surgi dans le quartier de Keratsini où en septembre la rappeur Pavlos Fyssas avait été assassiné par un membre de l'Aube Dorée. Ils s'en sont pris à un collectif d'enseignants ("Nikos Ploumpidis"), et à un steki ("local", "repaire") anarchiste, le steki Resalto. Cette agression est la première opération-commando de cette envergure depuis les mesures prises par le gouvernement contre l'Aube Dorée suite au meurtre de Fyssas. Elle témoigne de l'actualité du phénomène fasciste malgré les mobilisations de l'automne dernier et les arrestations de dirigeants.
Sur cette vidéo, la vidéo de l'agression filmée par des voisins et la manifestation qui y a répondu le jour même.
Ci-dessous, le communiqué des enseignants du collectif Nikos Ploumpidis.



Condamnation – communiqué de presse

Chers collègues,

Le samedi 25/01 à 11h du matin une attaque fasciste a eu lieu de la part d’environ 100 Aubedoriens à Keratsini. Les fascistes, avec des slogans nauséabonds ont défilé dans la rue P. Tsaldari où a eu lieu l’assassinat de Pavlos Fyssas de la part de leurs semblables. En arrivant sur le lieu du meurtre, ils ont cassé tout ce qu’ils trouvaient et ont rappelé l’événement. Après avoir détruit avec une fureur singulière la banderole du collectif des enseignants de Keratsini Perama « Nikos Ploumpidis », ils se sont dirigés à travers les rues centrales de la ville vers la place Laos et ont attaqué à coups de pierre et de bâtons le steki autogéré « Resalto ». Les fascistes, après la bagarre qui a eu lieu, ont été repoussés par le peu de membres qui se trouvaient à ce moment dans le steki, et ont commencé à se disperser dans la ville. Par miracle un jeune enfant d’un appartement voisin s’en est tiré, alors que les pierres qu’ils jetaient ont littéralement brisé les vitres de la maison voisine du steki « Resalto ».

Au cours de leur marche, ils ont détruit toute banderole du collectif des enseignants qu’ils trouvaient sur leur chemin, proférant des menaces envers notre syndicat et les enseignants.

Nous remarquons qu’aucune intervention n’a eu lieu de la part des forces de police bien qu’ils aient dégradé la maison d’un citoyen et qu’ils étaient couverts de peinture suite à l’affrontement qui a eu lieu dans le steki autogéré « Resalto ».

Une fois de plus nous relevons les éléments suivants :

Cette attaque n’est pas un incident isolé. Il s’agit une fois de plus d’une agression politique, de classe, de haine raciste, une haine qui commence par sa légalisation dans les politiques de « tolérance zéro pour l’immigration clandestine », la répression de l’expression politique, la répression du mouvement syndical lui-même, et aboutit aux gangs fascistes, qui assurent la mise en œuvre pratique de ces politiques. Immigrés, ouvriers, animateurs de premier plan des luttes de classe, restent à la merci de la violence raciste et fasciste des nazis de l’AD.

Ces attaques criminelles fascistes nous trouveront toujours face à elles. La ville de Keratsini doit isoler ces éléments qui cherchent à frapper le mouvement populaire et à fléchir la détermination combattive du peuple pour le renversement global de cette politique barbare.

Nous appelons chaque organisation, chaque personne à ne pas permettre de telles agressions et à les condamner.

Nous appelons les parents à ne pas laisser les fascistes irriguer les esprits des enfants avec le poison du fascisme. Nous appelons les collègues enseignants à prendre position, à parler clairement et sans peur aux élèves du fascisme et des causes qui le font naître.

Nous déclarons sans ambiguïté qu’il n’est pas question que nous nous laissions terroriser ou intimider. Leurs tentatives d’imposer la terreur idéologique et pratique en intoxiquant chaque esprit libre et démocratique tomberont dans le vide.

Enfin, nous souhaitons féliciter celles de nos collègues qui se sont opposées aux fascistes de l’Aube Dorée aujourd’hui, quand ils ont tenté de déchirer les banderoles de notre collectif. Sans peur, bien que seules, à différents endroits de la ville, par la clarté de leur conscience antifasciste, en les insultant et en criant, elles sont parvenues à les contraindre à ne pas déchirer deux banderoles du collectif, sous les yeux des passants.

Chers collègues.

Cet événement vient nous rappeler que le fascisme est présent. Nous continuons de mener la lutte contre lui, résolument et sans crainte. Que le fascisme et les fascistes retournent dans les poubelles de l’histoire.

Un front populaire antifasciste uni peut renverser et vaincre le fascisme. L’histoire a montré la voie de la victoire, nous devons le suivre.